L’importance de parler en arabe et de l’étudier – Shaykh Al-Islâm ibn Taymiyya
Cheikh Al-Islâm Ibn Taymiyyah (qu’Allah lui fasse miséricorde) nous dit dans son livre « Iqtidâ As-Sirat Al-Moustaqîm » :
Quant au fait de s’habituer à parler dans une autre langue que la langue arabe – qui est l’emblème de la religion et la langue du Coran – jusqu’à ce que cela devienne une habitude pour la contrée, de même que pour ses habitants, ou pour l’entourage, ou entre une personne et son ami, ou pour les gens au marché, ou pour les dirigeants, ou pour l’administration, ou les savants en jurisprudence islamique, il n’y a aucun doute que cela est détestable et que cela fait partie du fait de s’apparenter aux non-arabes, ceci étant détestable comme cela a été mentionné précédemment.
C’est pour cela que lorsque les premiers musulmans habitèrent les terres de la Haute Syrie et de l’Égypte, alors que la langue de leurs habitants était le latin, ainsi que les terres de l’Irak et du Khourassân (terres au nord-est de l’Iran), alors que la langue de leurs habitants était le perse, ainsi que les terres des pays du Maghreb, alors que la langue de leurs habitants était le berbère, ils les habituèrent à parler la langue arabe jusqu’à ce qu’elle devienne la langue la plus utilisée, qu’ils soient musulmans ou non-musulmans. Ainsi en était-il du Khourassân.
Puis ils se laissèrent aller concernant la langue arabe, et prirent l’habitude de parler en perse jusqu’à ce qu’elle prit le dessus et que la langue arabe soit délaissée par la plupart d’entre eux. Et, il n’y a aucun doute que cela est détestable, et qu’il n’y a de bonne voie que dans le fait de s’habituer à parler en langue arabe, jusqu’à ce que les plus jeunes l’apprennent dans les maisons et dans leurs études. Alors, l’emblème de l’Islam et les musulmans deviennent apparents, et il devient plus simple pour les musulmans de comprendre les sens du Livre, de la Sounnah, et des paroles des prédécesseurs. A l’inverse de celui qui aura été habitué à une langue particulière, puis aura désiré en utiliser une autre, car cela est plus compliqué.
Sache que le fait de s’habituer à parler la langue arabe joue un rôle prépondérant et palpable sur la manière de réfléchir, le comportement, la religion, de même que cela influe sur le fait de s’apparenter aux premières générations de cette communauté telles que les compagnons et ceux qui les ont suivi, d’une façon ayant un impact positif sur la manière de réfléchir, le comportement, et la religion.
D’autre part, la langue arabe en tant que telle fait partie intégrante de la religion, et son apprentissage est une obligation, car la compréhension du Livre et de la Sounnah en est une. Ils ne peuvent être compris que par la compréhension de la langue arabe, et l’acte, par lequel une obligation ne peut être accomplie entièrement sans qu’il en soit de même, prend un caractère obligatoire.
Ensuite, il y’a dans la langue arabe une partie qu’il est obligatoire à chaque personne de connaître et une autre qui l’est à l’échelle de la communauté. Dans ce sens, nous avons la parole rapportée par Abou Bakr Ibn Abi Chaybah qui dit : `Issâ Ibn Yoûnous nous a relaté d’après Thawr, d’après `Omar Ibn Zayd qui a dit : `Omar écrivit à Abou Moussa – Qu’Allah les agrée – : « Ceci dit : Efforcez-vous de comprendre la Sounnah, de même que la langue arabe, et récitez le Coran comme le font les arabes, car Il est en arabe. »
Comme il a été de même rapporté de `Omar – Qu’Allah l’agrée – qu’il a dit : « Apprenez la langue arabe car elle fait partie de votre religion, et apprenez la science de l’héritage car elle fait partie de votre religion. ». Et, ce qu’a ordonné `Omar – Qu’Allah l’agrée -, lorsqu’il ordonna de comprendre la langue arabe et la jurisprudence islamique, englobe tout ce dont on a besoin, car la religion est composée de propos et d’actes, et la compréhension de la langue arabe est le chemin menant à celle de ses propos, comme la compréhension de la Sounnah mène à celle de ses actes.